martes, 30 de marzo de 2010

reportage en francés sobre la cuadra de caballos de picar de ALAIN BONIJOL

Plutôt partir que me renier : Alain Bonijol

Samedi 16 janvier, un Franquevaux froid, humide et gadouilleux. Il est accueillant l’atelier de haute couture spécialisée dans les chevaux de pique, là où se conçoivent et se fabriquent, à partir de matériaux spécifiques, leurs costumes de scène et les nouveautés à venir.
Il avait voulu être matador, il se jeta fans les arènes de Nîmes et de Madrid où la corne le châtia, la tauromachie française n’offrait pas encore les issues nécessaires à ceux qui brûlaient de passion pour le toro. Interdit à la porte il revint par la fenêtre : empresario occasionnel, il fut vite dégoûté par des comportements où se rodaient certains notables aujourd’hui puis revint à l’arène par …le tercio de piques dont la l’insignifiance l’affligeait. Médiocrité des picadors, chevaux-tanks, équipements inadaptés : il était temps de réagir, d’essayer. Alain fut très vite N°I en France avant d’ intéresser l’Espagne.
Je débutai en 1989 avec mes quatre chevaux dont Sitting Bull, Quebec, Quotidien…pour trois contrats qui devinrent 6 l’année suivante et 31 en 91 : puisqu’elle fonctionnait mon écurie existait.
Le premier succès?
Alès, face à d’énormes taureaux du Curé de Valverde : ce jour-là, pour la première fois, un journaliste français parla des chevaux de pique et attribua le titre de cheval torero à Quebec.
Le temps a passé
Parce que ma conception de la chose est différente des autres, je ne sais pas si je pourrais, aujourd’hui, renouveler pareille aventure, si dure…donc, nous avons réussi à entrer dans les ferias, adoubement incontournable pour mériter l’appellation cuadra de caballos, Arles fut la première grâce à l’éleveur Hubert Yonnet, alors directeur des arènes, ce fut ensuite Nîmes en 2000, année maîtresse de notre jeune édifice avec le prix de la meilleure écurie au concours de Saragosse.
Tes compagnons qui oeuvrent dans l’association El Monosabio y viennent par amitié, passion du cheval, du taureau ?
El Monosabio est composée de 60 personnes, hommes et femmes, compétents. Ils sont là par affection, notre attachement est fort. Si je ne suis pas présent le groupe compte des personnalités à même de gérer personnes et chevaux : la seule chose importante consiste à présenter de bons chevaux ici, là, qui défendront au mieux la qualité du spectacle.
Chaque année davantage de contrats
L’écurie s’est professionnalisée: chevaux de haut niveau, hommes capables de les dresser, de les soigner, de les présenter mais c’est moi qui décide du nombre de contrats que nous pouvons, par jour, honorer. La saison passée, le 15 août, engagés sur trois ferias et deux corridas isolées San Sebastian, Beziers, Bayonne, Roquefort des Landes et Collioure nous avons montré aux picadors que nous étions à même de leur procurer les montures qu’ils espéraient. De plus, ce jour-là, ni chute ni blessure !
Au fait, et Dax ?
J’ai préféré ne pas être candidat à cette autre feria de la mi-août. Aller à Dax c’était gagner davantage, mais sans offrir ma garantie : faire ce que j’entends proposer et défendre. Prendre ce risque et tromper les aficionados : non !
2009 : ta première grande année en Espagne
Oui. A la vérité si nous n’y avons pas vécu de moments d’exception nous avons présenté des montures remarquables, parfaitement dressées, aux remarquables costumes de scène. Quant aux hommes, comme d’habitude : hors de la piste et sans badine. En général, les gens se sont rendus compte de la mobilité des chevaux qui se défendaient seuls, qui n’étaient pas des murs, que les taureaux pouvaient les mettre en difficulté. Si l’ensemble enthousiasma souvent spectateurs et presse nous devons être plus spectaculaires, plus brillants. C’est chose possible.
Que sera 2010 ?
Pablo et Oscar Chopera nous font confiance et croient en ma conception du tercio de piques qui défend la Fiesta. Eux-mêmes vont dans le même sens, ainsi de trois ferias nous passerons à 6 ou 7 avec Tudela, Salamanca, Santander. En France, les mêmes et Alès où je suis heureux de revenir puisque c’est là que nous avons débuté.
Et Nîmes ?
J’aurai plus d’exigences avec Simon Casas. D’une part il doit choisir le type de spectacle qu’il veut proposer, d’autre part j’ai besoin de boxes, comme partout ailleurs: avec les novilladas nocturnes, être à la maison à deux heures pour en repartir à six, non !
De combien de chevaux disposeras-tu ?
J’ai vingt cinq grands professionnels pour piquer les ferias d’importance et quelques jeunes destinés à des arènes de moindre importance où ils acquièrent de l’expérience. Mon maître, modèle et ami, Antonio Trigo, qui dirigeait la cuadra de Séville, m’en prépare quelques uns maintenant que le voilà retraité. L’an dernier je lui en ai déjà acheté un, un cheval phénomène : je l’ai baptisé Trigo… !
Tu élèves aussi
Elever des chevaux c’est un luxe, mais bon…j’ai acheté huit juments de sang espagnol pour les croiser avec le cheval fort que je possède : Percheron, Breton, Comtois, Boulonnais qui possède déjà du sang espagnol. En 2011 huit chevaux nés ici seront en piste.
Les étoiles qui firent l’histoire de la maison Bonijol, le hors norme Sitting Bull°, Quebec…
Nous avons perdu aussi Zafiro, Quick. Aujourd’hui, tout d’abord le duo Quince et Pacha°°. Si le premier est un phénomène brillant de 17 ans, Pacha c’est le patron : une tête bien remplie au service de jambes si fortes, il est exceptionnel, fabuleux. En 2009 on lui offrit les Miuras d’Arles, les Palhas de Bilbao…mais aussi le léger Tabarly, une garantie pour tous les picadors, Lancelot le spécialiste des corridas concours et encore les jeunes Tyson, Bounty, Moïse…
Silhouette d’apparence fragile et inflexible caractère, personnalité délicieuse, la vie dédiée au cheval, fidèle à ses choix c'est-à-dire rendre sa place au tercio de piques en éduquant et en présentant des partenaires à même d’offrir une efficacité spectaculaire, tel est Alain Bonijol cet homme qui ne parle jamais de lui alors qu’il dit nous, mais de ses chevaux avec lui.


° Il pouvait, dans la même corrida, être au paseo, se changer pour piquer, se changer à nouveau pour l’arrastre.
°° Pacha souhaita se couper la coleta (un brin de crinière) après sa performance de Bilbao, départ refusé : il a encore à enseigner en piste…à 28 ans !
J cl lorant-raze

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