Au téléphone, mon interlocutrice s'étrangle presque de fureur : "Ils nous ont frappés, des femmes ont subi des attouchements, c'était atroce. Les gendarmes ont laissé faire." Me téléphone-t-on de Damas ? De Sanaa ? Ou encore du Caire ? Non, du Gard, en France.
Samedi dernier, ma charmante inconnue participait à une manifestation anti-corrida du Crac (Comité radicalement anti-corrida) dans les arènes de Rodhilan, en pays nîmois. Ce jour-là, le club taurin Toros y Caridad organisait la finale de Graines de toreros. La journée s'annonçait merveilleuse. Le soleil inondait les arènes. Le public, qui n'avait pas de droit d'entrée à payer, jubilait.
Les jeunes toreros, dans leur habit de lumière, paradaient. Il n'y avait que les jeunes taureaux, les novillos, à faire la gueule dans leur box. Mais de cela, tout le monde s'en foutait. Bref, la corrida allait commencer sous les meilleurs auspices quand, soudain, une centaine de terroristes du Crac ont commencé à perturber la fête. Une trentaine de militants ont déployé des banderoles dans les tribunes, tandis qu'une soixantaine d'autres se précipitaient sur la piste pour s'enchaîner les uns aux autres.
"Nous n'en resterons pas là"
Le spectacle pouvait commencer ! Pas exactement celui prévu, mais il n'était pas inintéressant pour autant. Au contraire, les spectateurs pouvaient se réjouir d'être les témoins d'une course de militants anti-corrida. Dans la longue tradition tauromachique, le public a pu assister au paseo initial des manifestants déboulant sur la piste, puis au tercio de pique de certains organisateurs qui voyaient rouge, ce qui est bien normal au cours d'une novillada. Enfin, ils ont applaudi la pose des banderilles sous forme de coups de pied et de poing bien ajustés dans les flancs des manifestants sagement assis. Déception : à la différence du taureau, qui tente d'encorner ses tourmenteurs, le militant est pacifique. Il se laisse martyriser sans répondre. Les spectateurs ont simplement regretté l'absence du troisième tercio, celui de la mise à mort.
Après une mêlée qui a duré une bonne quinzaine de minutes sous l'oeil bovin des forces de l'ordre qui, curieusement, n'ont pas cru bon de descendre dans l'arène, les manifestants du Crac ont été traînés manu militari hors de la piste. Si aucune oreille n'a été prélevée par les aficionados, en revanche, ils ont réussi à fracturer le pied d'une militante. Finalement, une vingtaine de protestants ont porté plainte pour coups et blessures. Mais après tout, cela fait partie du métier, non ?Une fois la première partie du spectacle achevée, le show initial a pu reprendre. Les six jeunes taureaux, qui ont cru, un instant, qu'on venait les libérer, ont dû se résoudre à affronter des apprentis toreros qui les ont mis à mort sans panache. Pour la petite histoire, c'est un Colombien qui a remporté la compétition : Santiago Sanchez Mejia. Jean-Pierre Garrigues, président de Crac-Europe, prévient : "Nous n'en resterons pas là, d'autres actions viendront, plus fortes, plus nombreuses, toujours pacifiques." Crac boum hue
Samedi dernier, ma charmante inconnue participait à une manifestation anti-corrida du Crac (Comité radicalement anti-corrida) dans les arènes de Rodhilan, en pays nîmois. Ce jour-là, le club taurin Toros y Caridad organisait la finale de Graines de toreros. La journée s'annonçait merveilleuse. Le soleil inondait les arènes. Le public, qui n'avait pas de droit d'entrée à payer, jubilait.
Les jeunes toreros, dans leur habit de lumière, paradaient. Il n'y avait que les jeunes taureaux, les novillos, à faire la gueule dans leur box. Mais de cela, tout le monde s'en foutait. Bref, la corrida allait commencer sous les meilleurs auspices quand, soudain, une centaine de terroristes du Crac ont commencé à perturber la fête. Une trentaine de militants ont déployé des banderoles dans les tribunes, tandis qu'une soixantaine d'autres se précipitaient sur la piste pour s'enchaîner les uns aux autres.
"Nous n'en resterons pas là"
Le spectacle pouvait commencer ! Pas exactement celui prévu, mais il n'était pas inintéressant pour autant. Au contraire, les spectateurs pouvaient se réjouir d'être les témoins d'une course de militants anti-corrida. Dans la longue tradition tauromachique, le public a pu assister au paseo initial des manifestants déboulant sur la piste, puis au tercio de pique de certains organisateurs qui voyaient rouge, ce qui est bien normal au cours d'une novillada. Enfin, ils ont applaudi la pose des banderilles sous forme de coups de pied et de poing bien ajustés dans les flancs des manifestants sagement assis. Déception : à la différence du taureau, qui tente d'encorner ses tourmenteurs, le militant est pacifique. Il se laisse martyriser sans répondre. Les spectateurs ont simplement regretté l'absence du troisième tercio, celui de la mise à mort.
Après une mêlée qui a duré une bonne quinzaine de minutes sous l'oeil bovin des forces de l'ordre qui, curieusement, n'ont pas cru bon de descendre dans l'arène, les manifestants du Crac ont été traînés manu militari hors de la piste. Si aucune oreille n'a été prélevée par les aficionados, en revanche, ils ont réussi à fracturer le pied d'une militante. Finalement, une vingtaine de protestants ont porté plainte pour coups et blessures. Mais après tout, cela fait partie du métier, non ?Une fois la première partie du spectacle achevée, le show initial a pu reprendre. Les six jeunes taureaux, qui ont cru, un instant, qu'on venait les libérer, ont dû se résoudre à affronter des apprentis toreros qui les ont mis à mort sans panache. Pour la petite histoire, c'est un Colombien qui a remporté la compétition : Santiago Sanchez Mejia. Jean-Pierre Garrigues, président de Crac-Europe, prévient : "Nous n'en resterons pas là, d'autres actions viendront, plus fortes, plus nombreuses, toujours pacifiques." Crac boum hue
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